12 octobre, journée de la santé mentale.
La direction a organisé une journée intitulée : « Journée de la santé mentale ».
Les partenaires sociaux n’y ont pas été associés, alors que veiller à la bonne sécurité et santé au travail fait partie de leurs rôles et attributions, notamment au travers de la CSSCT (Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail).
Les supports et certains ateliers organisés pour cette journée nous ont interpellés et même, dans un certain sens, consternés.
L’UDPA remercie l’équipe de médecine du travail qui est intervenue au cours de la journée, mais souhaite rappeler que sur le sujet du stress et du bien-être au travail, vos élus de l’UDPA et la médecine du travail ont un rôle complémentaire à jouer : la médecine travaille à soulager les symptômes et vos élus UDPA s’attaquent aux origines du mal, en travaillant à endiguer les situations anxiogènes auxquelles le salarié est exposé.
En organisant cette journée, notre RH vient de cocher une case supplémentaire – il ne sera donc pas possible de lui reprocher de n’avoir rien fait sur ce sujet de la santé mentale, ce qui est le but visé – mais que retiendra-t-on ?
- Les vidéos édifiantes du docteur Mark Winwood, et ses conseils en bois ?
- Où le stress est décrit comme un état normal, à l’inverse de la définition qu’en donne l’OMS ;
- Où le manager est présenté comme le praticien qui pourra diagnostiquer les symptômes et apporter le soutien psychologique au collaborateur en souffrance ;
- Où l’on donne quelques rapides conseils pour améliorer sa résistance au stress sans à aucun moment s’intéresser à ce qui l’engendre ;
Trois fois non !
Il ne sera jamais assez dit que bien-être est l’état normal alors que le stress au travail n’est pas normal ni acceptable, résultant d’un ensemble de réactions qu’ont les employés confrontés à des exigences et à des pressions professionnelles qui ne correspondent pas à leurs capacités ni à leurs connaissances.
Le manager est un organisateur, un leader éventuellement (enfin gare aux abus de langage…) ou un coach à la rigueur, mais il n’est certainement pas un psychologue. Il n’a pas reçu de formation pour cela. Sans compter qu’il fait partie probablement de la population la plus exposée au stress au travail.
La veille et l’accompagnement des collaborateurs en souffrance, la remédiation des facteurs de risques est de la responsabilité de la direction à travers les fonctions RH, médecine du travail, assistance sociale… accompagnées par la représentation du personnel siégeant ensemble en Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail – jamais citée dans les présentations.
- Une séance de sophrologie collective insolite et soporifique ?
Sans nier les effets éventuellement positifs de méthodes permettant de gérer son état d’esprit et de prendre du recul face aux incessantes perturbations, on comprend mal de but de cette session de « bouddhisme managérial », lors de laquelle nous fûmes invités pendant longues minutes à regarder nos mains (en application du précepte « younien » : parle à ma main ?) et à nous concentrer sur notre respiration… S’agissait-il d’endormir tout le monde ? A-t-elle convaincu ? Nous en doutons tant ces exercices, à caractère purement inviduel, s’inscrivaient mal dans cette ambiance collective.
Vouloir préserver la santé mentale, c’est s’attacher à en déterminer les causes et à en éradiquer les effets. Nous n’avons rien trouvé de tel.
On pourra toujours pratiquer telle ou telle activité physique ou mentale pour renforcer notre résilience, rien ne sera résolu tant que nous serons exposés aux agressions que sont les changements permanents de priorités, l’inflation des moyens de communication, la culture de l’immédiateté… liste non exhaustive !
Un point positif tout de même, avec la présentation du service de santé au travail qui a rétabli les rôles et les responsabilités, en réponse au dispensable Dr Winwood: le manager n’est pas un médecin…
Chose incroyable par ailleurs, à aucun moment les instances de représentation du personnel, et principalement la Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail, n’ont été citées. Elles n’ont pas même été consultées pour préparer le plan d’action de cette journée.
Tout cela nous conforte dans le pénible soupçon que la direction et le top management s’efforcent désormais de dégager tout ce qui ressemble à une médiation entre les collaborateurs, leurs representants et eux, d’une manière de moins en moins discrète d’ailleurs, quitte à empiéter sur des domaines qui ne sont pas les leurs…
Nous vous le rappelons, nous, élus UDPA sommes là pour vous soutenir. Sollicitez-nous en toute confidentialité. Notre nouveau site web https://www.udpa-axa.org/ vous permet de prendre contact indépendamment de l’environnement professionnel.